Des Lire d’été avec Céline Lacramioara

Céline Lăcrămioara est une jeune femme profonde, sensible et généreuse. Photographe de passion, elle est actuellement en train d’écrire son premier récit autobiographique concernant son adoption en Roumanie et ses questionnements quant à sa quête des origines. Cet entretien fut le premier de ceux que j’ai réalisé. Entre nous deux, ce fut un entretien empli de tracs mais aussi d’envie… Celle de se lancer dans l’aventure : pour Céline, celui de parler concrètement et publiquement de son premier livre en cours d’écriture et pour moi de lancer la première étape de l’idée Des Lire d’été.

Lisiane : Bonjour Céline, merci d’être la première invitée de la série “Des lire d’été » de mon blog, Je suis ravie que tu sois celle qui inaugure, En effet, tu es dans la phase de début de création d’un livre, celle de l’écriture, Tu es actuellement en train de rédiger de ton premier livre: un récit autobiographique sur ton adoption et ta quête identitaire. Comment t’es venue l’idée d’écrire ton histoire?

Céline : A l’époque, j’avais mes amis quand j’évoquais mon parcours d’adoptée qui me disaient que mon chemin de vie s’apparentait à un film ou un livre. Ce n’était pas mon idée à la base. L’idée a commencé à germer avec l’aide de psychologue dans le but de poursuivre une thérapie personnelle. Elle me conseillait d’écrire pour évacuer mes émotions trop difficile à gérer. Au final, je me suis rendue compte que l’écriture me faisait du bien. J’ai donc commencé à écrire jusqu’au jour ou je me suis rendue compte que j’avais quasiment le contenu d’un livre. Dans le même temps, je me suis également aperçue qu’en Belgique, il y a peu de livres concernant la quête aux origines elles-mêmes. En Belgique, je n’ai connaissance que de deux œuvres : celui de Coline Fanon: “Maman, je ne suis pas morte” . Elle évoque les adoptions illégales qu’ont eu lieu au Guatemala au travers de sa quête aux origines. Et celui de Christine Eickmayer: son livre traite plus de la problématique du lien avec son fils adoptif qui est adopté de Colombie que de la quête aux origines.

Lisiane : Est-ce que ton entourage proche est au courant que tu es en train d’écrire ton livre ?

Céline : Depuis quelques mois, il y a beaucoup plus dans mon entourage qui sont informés de mon projet. Au départ, j’ai mis du temps à leurs en parler car j’appréhendais beaucoup leurs réactions. Je fais beaucoup de fautes et je ne pense pas avoir une bonne écriture. C’est ce que je pensais de moi avant de me projeter dans l’idée de faire un livre. Depuis quelques semaines, certains de mes proches ont lu des passages et ont été agréablement surpris de mon écriture. Ma maman souhaite d’ailleurs corriger le livre mais j’ai refusé car je tiens à lui réserver la surprise du livre finalisé.

Lisiane : Aujourd’hui, Ou en es-tu dans l’écriture de ton livre? Des passages de ta vie sont-ils plus douloureux à évoquer ? As-tu déjà fais plusieurs relectures?

Céline : Au début. J’avais commencé à tout écrire, Pendant des mois et des mois, je ne me suis jamais relue. Ecrire était très compliqué à la base. J’ai mis 2 ans, avant de relire ce que j’avais écrit. La 2ème relecture fut extrêmement violente. Ce n’est que lorsque j’avais fait environ la dixieme relecture que je suis parvenue à le lire comme un autre livre, sans avoir d’émotions trop fortes.

Pour ce qui est de mon avancée dans l’écriture du livre, les 3/4 sont faits, j’en suis sûre et certaine. Il y a 2 chapitres, qui me font encore hésiter . Un de ces chapitres a une écriture trop brutale du fait des émotions du passage de ma vie qu’il évoque. Je souhaite encore plus l’adoucir.

Lisiane : Sans dévoiler le titre de ton livre, peux-tu nous expliquer la raison de ce choix?

Céline : Ce titre était une évidence, Ce titre fait écho aux silences: silence du tabou de l’adoption, Le mot “silence” est également lié au fait que je me taisais au sujet de mon adoption. Je ne voulais pas en parler. Le titre fait également écho aux silences et au poids des non-dits et des secrets de famille découverts dans ma famille biologique. Ce titre est le fil rouge de mon histoire, et donc, de mon livre.

Lisiane : Est-ce que tu as commencé à prospecter, à te faire un listing de potentielles maisons d’édition en Belgique?

Céline : Pas du tout. Je ne veux pas aller trop vite dans les étapes. J’attends que livre soit finalisé. Pour être honnête, J’appréhende énormément cette étape car je ne sais pas comment les maisons d’édition vont recevoir ce livre. Je me demande si ce type de témoignage et de récit peut les toucher.

Lisiane : Est-ce que tu souhaiterais faire passer un message spécifique aux personnes qui liraient cet entretien?

Céline : Le message essentiel que je tiens à faire passer dans mon livre est celui du témoignage, Il est important de témoigner de la réalité des choses. Le monde de l’adoption n’est pas toujours aussi idyllique et beau comme on voudrait nous le faire penser. Malheureusement, ce n’est pas comme cela que se déroule. Le message que je veux faire passer est aussi bien pour les personnes adoptées que pour les parents adoptants,. Je voudrais que les gens sachent qu’une personne peut très mal vivre son adoption, rester dans le silence et garder tout ce mal-être quant à son besoin de connaitre ses origines. On parle beaucoup des adoptants et de l’adoption en elle même, mais plus de l’après. Personnellement, c’est quelque chose qui me gêne énormément et profondément car les familles, après l’adoption ne sont plus suivies. On doit se débrouiller tout seul et alors qu’on n’est pas du tout armé, tant les parents que les adoptés.

Lisiane : En parlant du sujet de l’adoption, est-ce qu’un livre sur ce sujet t’a marqué?

Céline : “Rubiel e(s)t moi” par Vincent Lahouze car sa plume est magnifique. Adopté de Colombie, il explique bien la séparation et l’abandon. Le deuxième livre est celui d’une mére adoptive qui explique les problématiques liées au lien d’attachement. L’histoire est vraiment dramatique. Il s’appelle “Il vient d’ailleurs” et a été écrit par Christine Eickmayer, Son histoire m’a bouleversée.

Lisiane : Cet entretien se déroule dans le cadre des articles d’été du blog. Du coup, ma dernière question sera la même pour tous les partipants au “ Des lire d’été”. Céline, as-tu un livre à conseiller pour les vacances ?

Céline : Ce serait le livre que je suis en train de lire actuellement : la biographie de Matthew Perry. J’ai du mal à m’arrêter. J’aime son écriture dans laquelle on retrouve par moment l’humour de Chandler, son personnage dans la série Friends. Son parcours chaotique nous trouve que chaque personne, célèbre ou non a malheureusement son lot de malheurs.


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